La louve noire en avait marre. Marre de cette vie dans un corps sans espoir avec une patte qui la ralentissait, l'affaiblissait. Marre de ne pas se sentir acceptée. Elle avait aussi peur. Peur des sentiments contradictoires, bizarres, nouveaux et désordonnés qui l'avait affublé lors de sa rencontre avec le loup. Elle n'avait vraiment été elle, ses pensées se mélangeant et changeante. Peur, aussi, du regard des autres sur elle. Peur d'elle-même. Elle pouvait être autant têtue et indisciplinée que perdue et docile. Ses actions, son passé, ses sentiments, tout ce mélangeait dans sa tête. Après toutes ces années, elle en était là, dan une meute soudée. Mais elle, contrairement aux autres, ne trouvait aucun plaisir à se retrouver avec les autres loups et louves. Au contraire, elle préférait de petites balades solitaires, comme maintenant, seule avec ses pensées. Flamme d'Océan était partie tôt le matin et n'avait pas arrêter de marcher jusqu'à cet instant Elle n'avait aucunes destinations précises, ses pattes marchant toutes seules, choisissant leur chemin parmi toutes les pistes. Et là, assise au bord d'un ruisseau immobile, elle attendait. Qu'attendait-elle ? Elle même ne le savait pas. Se réveillant des ses pensées, elle regarda autour d'elle. Son regard se posa sur le ruisseau. Il coulait lentement, ruisselant sur les pierres. La louve aurait aimé être comme lui, imperturbable, continuant sa route sans ciller. Elle baissa la tête cette vie facile lui était inaccessible, pour toujours. Des gouttes se mirent à suinter le long de son museau, pour s'écraser part terre. Le tonnerre gronda dans le lointain et cela lui mis les nerfs à vifs en lui rappelant les souvenirs de sa rencontre avec le loup. Elle n'arrivait pas à déterminer si ces souvenirs étaient agréables ou non mais, après le coup de tonnerre, un gémissement spontané lui vint. Un gémissement plaintif et profond. Elle se mit à trembler. Le soleil se couchait, les nuages répandant plus vite l'ombre sur le royaume inviolable. Ou presque... La louve n'était plus qu'une ombre parmi les ombres. Il se mit à pleuvoir. les gouttes s'écrasaient de plus en plus vite sur la fourrure tremblante, l'eau du ruisseau gagnait du terrain. Flamme d'0Océan n'arrivait pas, plutôt n'essayait pas, d'arrêter ses tremblements. Le contact gelé de l'eau arriva sur ses coussinets et la louve ne régit pas. L'eau montait, la pluie redoubla mais la louve noire ne bougeait pas. Elle attendait, trempée jusqu'aux os.
Après quelques heures, la louve se leva. L'eau avait presque atteint son cou. la pluie était plus calme mais forte quadn même. Flamme d'Argent se leva et recula pour atteindre un endroit sec. Elle s'assit et une quinte de toux la prit, ce qui lui fit cracher quelque chose. elle n'aurait pas pu dire quoi, même si elle s'en était inquiéter, les nuages cachaient la lune et en cette aucune autre lumière ne pouvait l'éclairer. soudainement, un bruit se fit entendre dans les buissons. La combattante ne réagit pas. Elle n'était plus qu'une âme en peine qui attendait. Qui attendait quelque chose d'indistinct, d'imprécis. La chose sortit des buissons et les cailloux crissèrent sous ses coussinets. Flamme d'Océan s'était mise à gémir. Elle pensait à quelque chose de terrible. une chose si affreuse, si noire que même les bêtes les plus grosses, destructrices et puissantes y craignaient. Les tremblements s'intensifièrent, la pluie s'accéléra. la louve s'écroula sur les pierre, le museau dans l'eau.
Elle ouvrit les yeux et revint brutalement à la réalité. elle avait entendu du bruit. Elle secoua lentement sa tête pour essayer de sortir de sa torpeur. La louve leva sa tête, tout son corps était froid, gelé. Elle vit une tache blanche sous la pluie. Cette forme lui disait vaguement quelque chose mais quoi ? tout son être était engourdi et elle n'arrivait pas à identifier la chose à sa droite. Elle s'aperçut qu'elle était immergée et se leva pour ne pas avaler de l'eau et attraper froid. Elle regarda l'animal qui s'agitait et cligna des yeux. Après de longues minutes, elle déclara :
-Ciel de Neige ?